Le 15 mars 2017
Gagnant de la Palme d'Or au Festival de Cannes en 1976, Taxi Driver demeure vingt ans plus tard aussi puissant, percutant et féroce que jamais.
Parce que oui, l’heure est à l’isolement, à la gueule de bois du Viet Nam et au désœuvrement. Restent les cinémas pornos, les diners dans lesquels on n’écoute pas les délires mythomanes des collègues taxis, et l’attente d’une quête.
Si la première partie du récit ressemble à une progression vertueuse avec cette envie d'évasion, la violence et la réalité tragique de cette ville sombre, fantasmée et viscérale la rattrape bien trop vite. Si le monde ne vient plus à lui, Travis ira au contact, en l’éliminant.
La descente aux enfers commence très vite et finira avec le point d'orgue du carnage final (scène d’une saleté volontaire puisque Scorsese a volontairement désaturé les couleurs pour éviter qu’un sang trop vif ne provoque la censure).
La thématique éminemment scorsesienne de la rédemption est bien présente. La nuit n’a pas changé et la solitude demeure, en témoignent le générique de fin et la musique d’Herrmann qui a depuis le début pris soin d’allier la douceur du saxo aux dissonances orchestrales les plus inquiétantes.
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